2 Jouer avec le passé
Il existe quatre mécanismes tout à fait fiables pour faire du passé une source de malheur
1 Glorifier le passé.
Le fameux « C’était mieux avant ». On retrouve ici le principe des paradis perdus. Enfance, histoire d’amour idéalisée, cultiver l’espérance continuelle d’un amour impossible… Cristallisation d’un passé fantasmagorique qui va rendre tout bonnement le bonheur dans le présent impossible.
2 Vivre dans le passé ou Mme Lot.
Rester figé dans le passé pour ne pas vivre les opportunités du « présent ». Eviter les portes de sorties. Toujours regarder en arrière et se transformer en statue de sel comme Mme Lot dans la Genèse. Les anges viennent dire à la famille Lot de fuir pour sauver leur vie sans jamais regarder en arrière , mais la tentation est plus forte et Mme lot se retourne et se fige en statue de sel.
3 Le verre de bière fatal ou le repentir éternel.
Je suis coupable à vie d’une action que j’ai faite 1 fois à un instant T. C’est le principe de payer toute sa vie une faute commise 1 fois. C’est l’ultime punition donnée à Eve qui croque la pomme, erreur fatale ! Car oui faisons de ce malheur une fatalité, quelque chose d’irréversible où il n’y a dorénavant plus rien à faire. « c’est trop tard », les dés sont lancés maintenant que j’ai fait cette erreur ultime. Dé-responsabilisation sur la chute et culpabilité originelle, alliance entre coupable et victime sous couvert de fatalité, on est bon pour une bonne dose de malheur. Un niveau au dessus on trouvera l’innocente victime qui n’a jamais péché mais qui pourtant se retrouve sacrifiée. Injustice suprême et statut glorifiant d’innocent sacrifié, le jeu en vaut bien la chandelle.
4 La clé perdue ou « il suffit d’insister ».
La technique est très simple, il suffit de chercher obstinément au mauvais endroit pour être sûr de ne rien trouver. Image : On va chercher à la lumière du présent, une solution qui se trouve dans l’obscurité du passé. Echec assuré. L’obstination intimement liée à la phrase «il suffit d’insister» contribue à perpétuer l’échec et de créer des névroses. Mais la solution raisonnée, logique l’emporte et nous condamne. On va reproduire continuellement le même schéma, étant persuadé que c’est le seul et l’unique schéma possible. Ici il n’y a pas de remise en question, on suit le dictat des injonctions – c’est comme ça et pas autrement. La persévérance dans « quelque chose qui ne marche pas » est une bonne technique au malheur.